L'intelligence du chien
Le chien devient-il de plus en plus en plus inteliigent ? Euh… Pas vraiment ! On vous explique tout ça : l’intelligence du chien peut être classée en trois catégories (selon Stanley Coren, dans son livre de 1994) : l’intelligence instinctive, particulièrement conditionnée par la race et la génétique ; l’intelligence adaptative, ce que le chien apprend de son environnement et sa capacité à résoudre des problèmes ; et l'intelligence d’obéissance, la faculté d’enregistrer des ordres et de les reproduire sur demande.
Depuis de nombreuses années, et « grâce » à sa domestication, le chien a pu acquérir certaines caractéristiques qui ont permis sa survie et une bonne adaptation au milieu humain. C’est ce que nous prouve l’étude allemande de l’Institut de Leipzig : les chercheurs ont demandé à 32 chiens et 20 primates de rapporter un objet qu’ils pointaient du doigt. Bilan : 9 chiens sur 32 ont réussi, mais tous les primates ont échoué !
On pourrait très vite crier : « Les chiens sont les plus intelligents, ils ont réussi alors que même les singes n’ont pas réussi. » Mais il faut prendre en compte plusieurs paramètres. Le singe n’a aucun intérêt à ramener l’objet. L’objet n’a aucune valeur alimentaire, contrairement aux chiens qui échangent souvent un objet contre une friandise. D’autre part, les chimpanzés n’utilisent pas le signe de communication qu'est le « montrer du doigt ».
En ce qui concerne l'intelligence instinctive du chien, elle a diminué, notamment chez les races censées être très intelligentes comme le berger australien ou le border collie. Une étude menée par Svartberg, un éthologue suédois, sur 31 races et 13 000 chiens, montre que les capacités intellectuelles des chiens se dégradent à cause des techniques modernes de sélection et d’élevage. On privilégie l’esthétique au détriment des compétences mentales.
Il existe tout de même des races plus intelligentes que d’autres, et Stanley Coren le prouve encore. Selon lui, 51 % de l’intelligence d’un chien dépend de sa génétique et 49 % de son environnement. Mais alors, mon chien, est il intelligent ou bête ? Bah, intelligent, pardi ! Mais à sa manière ! Il peut :
- — Apprendre jusqu’à 1000 mots (comme le chien Chaser en 2011).
- — Discriminer ses congénères d’autres espèces sur des photos : humains, vaches, chats, reptiles… (expérience de l’ENVL en 2013 : Discrimination des congénères et des humains chez le chien domestique Canis familiaris : étude expérimentale avec des images fixes).
- — Associer un bruit, une odeur, un geste à quelque chose de négatif ou positif : comme accourir quand il entend un bruit d’emballage !
- — Se repérer dans l’espace. S’il connaît un lieu où trouve régulièrement de la nourriture appétissante, il sera capable d’y retourner seul en empruntant des chemins différents. S’il y a régulièrement un reste de McDo à tel endroit, il saura y retourner tout seul, même en empruntant un chemin différent !
- — Reconnaître les émotions dans votre gestuelle, votre attitude, sur votre visage tout simplement ! (Études scientifiques menées par des chercheurs italiens, parues en décembre 2018 dans la revue Learning and Behavior).